François Alu : « Ma liberté sera toujours ma priorité ».

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Propos recueillis et portrait par Maria Sidelnikova.

© Photographies par Julien Benhamou

En cette journée d’été et d’interview où l’on n’a pas besoin d’échauffement, il fait 40°C à Paris. Toujours plus haut, jamais à moitié. Un citron pressé et François Alu évoque directement cette soirée de nomination qui lui réchauffe encore le cœur.

Le 23 avril dernier, l’Opéra Bastille, à La Bayadère de Rudolf Noureev. Cette représentation est réservée aux familles assistant pour la première fois à un spectacle de l’Opéra. Pour François Alu, c’est la dernière dans cette courte série. Il danse Solor, un noble guerrier, un rôle qui lui va comme une deuxième peau. Il y a tout ce que l’on apprécie de sa danse : le brio technique, des sauts explosifs, sa captivante présence en scène et une énergie débordante. Dorothée Gilbert, la fragile Nikiya et Bianca Scudamore, une si naturelle Gamzatti rongée par la jalousie, sont à ses côtés. Tous ses proches sont dans la salle. « Mes parents, ma chérie, toute mon équipe et le staff administratif étaient là ce soir, raconte François Alu à la vitesse de ses tours en l’air. Ça fait un an qu’ils ne sont pas venus, car je n’étais plus à l’Opéra et je les ai tous invités en disant – je veux arriver au bout, ça sera mon meilleur. Les astres étaient alignés et j’étais tellement heureux de fêter ce moment avec ».

L’Étoile tardive.

Pourtant, le goût de cette récompense était un peu âpre, tant de fois sa bonne étoile est passée à côté. Depuis 2014 François Alu stagnait au rang de premier danseur, même si les plus grands rôles du répertoire de l’Opéra étaient au rendez-vous. Il dansait Lescaut, Solor, l’Idole dorée, Basilio, Mercutio pour citer les plus marquants : son public savourait ses pas à chaque soirée. Mais la direction préférait les autres – Germain Louvet, Hugo Marchand, Paul Marque, plus jeunes, sont passés devant. Il n’en avait plus besoin, se rassurait le danseur : « C’est au moment quand j’ai compris qu’on ne me la donnera jamais et que je ne la voulais plus, qu’elle est arrivée. Mais après tout, la nomination est juste un titre honorifique. Ma vie n’a pas changé. Hier je ne dansais pas mieux que le lendemain, car depuis le tout premier jour je dansais comme un soliste. Donc pour moi c’est aussi une étoile de la raison, qui récompense le détachement. »

Une Étoile inclassable.

C’est le confinement qui est devenu une sorte de déclenchement. Les théâtres fermés, pas de spectacles, pas de répétitions, pas de classes au début. De nombreux danseurs sont déprimés. Lui, il lit, il réfléchit, s’introspecte : « Au bout d’un moment j’étais bloqué : je ne voulais plus faire ça, d’obéir tout le temps, pourtant j’avais très peur d’entreprendre. Mais quand la porte est vraiment fermée, quand on est vraiment dos au mur, soit on reste là et l’on croupi comme un squelette, soit on avance ». Cette philosophie a porté ses fruits.

Il y a un an, François s’est jeté les yeux fermés dans de nouvelles aventures. Avec le chorégraphe Samuel Murez ils ont créé son premier seul-en-scène « François Alu, complètement jetés ». « C’est un stand up danse, un mélange de genre : de la danse, de la philosophie, de l’humour », selon sa propre définition. Des salles combles, avec des nouvelles dates à suivre. A la même période il s’est vu proposer une place dans le jury de « Danse avec les stars » sur TF1. Pourquoi pas ? « Pour être là où tu n’es pas il faut emprunter la voie dans laquelle tu n’es pas » c’était son mantra du moment, qu’il avoue  n’était pas forcément très heureux, il se dit à cette période-ci quelque peu égaré. Mais au fur et à mesure les autres voies ont aussi commencé à s’ouvrir. La vie en dehors du cadre doré de l’Opéra prenait de plus en plus de couleurs. Alu a tourné pour la première fois en tant que comédien dans le film d’Andrea Bescond et Éric Métaye « Quand tu seras grand ». Un changement de décor radical, direction l’EPAD. Le danseur joue un kiné. La sortie du film est prévue pour février prochain. 

La créativité passe également par l’écriture, François Alu prépare un livre. Une grande tendance du moment, semble-t-il. Même la directrice de la danse de l’Opéra a rendu son siège de cheffe pour prendre la plume. Mais des mauvaises langues disaient autre chose, comme quoi Aurélie Dupont ne voulait pas de cette nomination et que c’était fait sous la pression d’Alexander Neef. Elle a déjà tout démenti. Mais d’où viennent ces rumeurs et sont-elles fondées ? Il mesure bien ses mots : « J’ai parlé aux deux. Je pense qu’ils sont unis, c’est une équipe. Fondamentalement je pense qu’on ne saura jamais d’où ça vient. En tous cas ce que je constate, c’est que pendant 7 ans je n’ai pas été nommé et qu’à l’arrivée d’Alexander Neef je suis nommé. Je pense qu’Alexandre Neef est le principal responsable de ça.  J’aurais tendance à penser çà.  Mais je souligne que je n’ai aucun problème vec Aurélie Dupont. J’ai appris récemment qu’elle partait et moi je ne peux que l’encourager, car moi-même je l’ai fait, ce temps m’a apporté plein de merveilleux projets et je pense que ça va être très bien pour elle ».

Le cinéma qui l’attire de plus en plus, les conférences pour les entreprises, des spectacles à créer, des galas à organiser – les ambitions personnelles mènent la danse de sa vie. Et où est l’Opéra dans cette cascade de projets ? C’est à négocier. Mayerling de Kenneth MacMillan, un classique du répertoire anglais si attendu pour la prochaine saison, fera ses débuts sur la scène parisienne, probablement sans lui. Ses spectacles en automne ont la priorité. Quoi d’autre ? La soirée de Béjart ? Le Lac de Cygnes ? Le Gala à l’hommage de Patrick Dupond ? L’Histoire de Manon ? Il ne sait pas encore. « Pour moi ce n’est pas la finalité en soi l’Opéra. J’ai expliqué à la direction et ils le savent très bien, que ma liberté ça va être toujours la priorité maintenant. Je veux être heureux, créer et qu’on me laisse libre. C’est la seule chose qu’il me faut. Si je l’ai, je danserai. Si on n’arrive pas à s’accorder, je ne continuerai pas à l’Opéra, tranche le danseur et il ajoute. Pendant trop d’années j’écoutais ce qu’ils m’ont dit, mais je n’ai pas écouté ce qu’il y a à l’intérieur de moi. Aujourd’hui je sais ce que je veux fondamentalement ». Un petit air de revanche ? Il ne le voit pas comme ça. « Il faut que je fasse les choses auxquelles je crois, sinon je ne serai pas bon, le public serait déçu et ça, ce serait terrible pour moi ». Point.

De la Sicile à la danse classique.

François Alu est né en 1993 à Saint-Doulchard. Son papa est italien, un sicilien, en découlerait selon lui le caractère. Le métier, lui, était prédestiné par le côté maternel, elle-même danseuse. Christine Henry dirigeait à l’époque l’Académie de danse de Fussy où François a fait ses premiers pas. Les Pas de chat viennent plus tard, en 2004 à l’école de danse de l’Opéra de Paris, dont il garde des souvenirs mitigés. « C’était dur : la séparation avec mes parents compliquée, un internat difficile, une scolarité horrible. Les meilleurs moments ce sont les cours de danse, mais j’étais aussi assez frustré, car à la fin du cours le prof nous disait sortez et moi j’avais envie de continuer à danser » se souvient François. Confronté aussi à un autre problème, son physique d’athlète. « On me disait tout le temps sur mes bulletins « doit s’affiner » et ça m’a créé des désordres alimentaires. En effet je devais plutôt m’étirer, car j’avais très peu de gras, 8-10 % seulement. J’étais toujours gêné par mes jambes, je pensais qu’elles étaient trop musclées. Maintenant ça m’est égal. La forme est importante pour faire passer les messages, mais le fond prime toujours ».

« À l’Opéra la rigueur et la discipline sont assez fortes. C’est une raideur, qui est à la fois dans l’esprit et dans le corps. Nous sommes au XXIème siècle et si l’on veut faire venir un nouveau public, ce n’est pas en enseignant Cunningham qu’on va y arriver. »

Alors que ses camarades de classe ont adouci les lignes d’adagio et ont réajusté le coup de pied, lui était prêt à tourner dans tous les sens et même sur la tête. Désormais, il est persuadé que le hip hop et les cascades à l’école de danse seraient plus bénéfiques aux élèves que la classe de Merce Cunningham : « À l’Opéra la rigueur et la discipline sont assez fortes. C’est une raideur, qui est à la fois dans l’esprit et dans le corps. Nous sommes au XXIème siècle et si l’on veut faire venir un nouveau public, ce n’est pas en enseignant Cunningham qu’on va y arriver ».

Contrairement à Patrick Dupond, qu’il considère comme une inspiration, l’exemple à suivre, mais jamais à copier, Alu garçon était docile à l’école. Sage et solitaire. Sa plus grosse bêtise consistait à tourner quatre tours à la place des deux demandés. Il le fait toujours d’ailleurs. « On me reproche souvent que je change la chorégraphie, mais ce n’est pas vrai. Je pousse juste les limites ! » se défend celui qui aime « collaborer », mais qui prône la liberté d’interprétation. En arrivant dans la compagnie de l’Opéra en 2010 à l’âge de 17 ans, ce jeune ambitieux s’est dit : enfin, je suis libre. Il a passé tous les grades des concours annuels : à grands pas au rythme de l’institution, toujours trop lentement pour lui. « Encore du temps perdu, les mêmes murs à pousser ». 

La liberté, François Alu la cherche aussi dans le travail avec les chorégraphes. On devine vite que son meilleur chorégraphe c’est lui-même, n’est-ce pas ? Mais William Forsythe c’était quand même l’expérience à vivre et à danser. « Ça bouge et ce n’est pas raide ! François siffle quelque chose de James Blake. Sa façon de travailler est très stimulante, enrichissante. Je n’ai jamais été aussi concentré dans ma vie que dans ces moments-là, quand nous avons travaillé sur Blake works I. Il pousse beaucoup ces interprètes, reste toujours très optimiste, donne beaucoup d’énergie. » Vous savez ce qu’est de la danse ? – me demande-il et donne tout de suite la réponse avec les mots de Forsythe : « Ce n’est pas le point A ou le point B, ça s’appelle une photo. Mais c’est toutes les variations de l’image qu’on peut avoir entre ces deux points. Ça c’est le plus intéressant ». 

“Motion brings emotion”.

La danse d’Alu boue par les variations diverses, du Sallie Gardner au galop. Mais physiquement, il n’est plus ce cheval acharné qu’il était à 18 ans. « Quand j’étais jeune j’avais plus d’énergie, mes articulations étaient moins abimées. Aujourd’hui j’ai 28 ans, on va voir jusqu’à quel âge je danse. J’ai beaucoup d’autre projets et j’ai envie apprendre d’autre choses et j’ai envie de faire autre chose ». On se donne rendez-vous dans dix ans ? « Dans l’espace ! rit François. Mais à vrai dire je ne suis pas sûr que dans 10 ans l’humanité soit encore là, ce qui est triste et génial à la fois.  Je me dis : profite au maximum, fais les choses qui te plaisent, parce que ça ne va peut-être pas durer. Moi j’aime quand les gens sont heureux atour de moi, donc continue à leur faire plaisir, continue à être toi. Toujours en mouvement, parce que comme on dit « motion brings emotions ». 

François Alu: « liberty will always be my priority. »

Our interview needs no warmup: it’s over forty degrees on this summer’s day in Paris. That doesn’t bother François Alu, Paris Opera’s recently named senior principal dancer, who can send temperatures soaring like no one else. Always full-on, never any half measures. A freshly squeezed lemon juice and we dived straight into the promotion that still warms his heart.

23 April, Opera Bastille, Rudolf Nureyev’s La Bayadère. The performance is limited to families watching their first Opera production. For François Alu, it’s the last of a short series. He’s dancing Solor, a noble warrior, a role that fits him like a glove. There’s everything we love about his dancing: technical brilliance, explosive leaps, a captivating onstage presence and boundless energy. Dorothée Gilbert, the fragile Nikiya, and Bianca Scudamore, a natural jealousy-consumed Gamzatti, are at his side. All his loved ones are in the room. “My parents, my partner, all my team and the admin staff were there that night,” François Alu explains at the same speed as his tours en l’air. “They hadn’t been for a year because I wasn’t at the Opera anymore so I invited them and said, ‘I want to see this through, it will be my best.’ The stars were aligned and I was so happy to celebrate that moment with them.”

A star late in the ascendance.

Yet the occasion was bittersweet as it was so long in coming. François Alu had been stuck at the rank of junior principal since 2014, even though the greatest roles in the Opera’s repertoire were up for grabs. He danced Lescaut, Solor, the Golden Idol, Basilio and Mercutio, to name the best known: the audience lapped up his steps every night. But the directors preferred the others — younger guys such as Germain Louvet, Hugo Marchand and Paul Marque overtook him. I don’t need the recognition, the dancer told himself: “It was just when I understood that they would never give me it, and I didn’t want it anymore, that it happened. After all, the promotion is just an honorary title. My life hasn’t changed. I’m not dancing better today than I did yesterday as I’ve danced like a soloist since day one. So for me it’s also a case of mind over matter, a reward for caring less.”

An unclassifiable star.

Lockdown became a sort of trigger. Theatres closed and there were no performances, rehearsals or even classes at first. Many dancers were depressed. François read, thought and explored his feelings: “After a while, I was stuck: I didn’t want to do it anymore, toe the line all the time, but I was scared to make the move. But when the door is really closed, when your back is really against the wall, either you stay there and rot or you get out.” That philosophy paid off.

A year ago, François threw himself into new ventures. With choreographer Samuel Murez he created his first one-man show François Alu, complètement jetés ! “It’s dance stand-up, a mix of genres: dance, philosophy, comedy,” by his own definition. Full houses, with more dates to come. At the same time, he was offered a place on the panel of TF1’s Dancing with the Stars. Why not? “To reach a new destination, you have to take a different path” was his mantra at that time, which he admits wasn’t always a very happy one as he felt a little lost. But other avenues gradually started to open up. Life outside the gilded setting of the Opera became more and more interesting. Alu acted for the first time in the Andrea Bescond and Éric Métaye film Quand tu seras grand (Big Kids), which is set in a nursing home: a radical change of scene. He plays a physio. The movie is set for release next February in France.

As creativity also takes the form of writing, François Alu is preparing a book. A big trend at the moment, it seems. Even the Opera’s dance director has stepped back to pick up her pen. But the gossips had another explanation, implying that Aurélie Dupont didn’t want him to be promoted and was pressured into it by Alexander Neef. She has already denied everything. But where did the rumours come from and are they true? He chooses his words carefully: “I’ve spoken to them both. I think that they’re united, they’re a team. Ultimately, we’ll never know where that came from. In any case, what I know is that I wasn’t promoted for seven years until Alexander Neef came along. I think that Alexandre Neef is mostly behind that. I tend to think that. But let me stress that I don’t have a problem with Aurélie Dupont. I found out recently that she was leaving and can only encourage her as I did that myself, that time brought me lots of incredible projects and I think that’s going to be great for her.”

With cinema attracting him more and more, business conferences, productions to create and galas to organize, personal ambitions are running the show. And where is the Opera in that plethora of projects? That’s up for negotiation. Kenneth MacMillan’s Mayerling, a highly anticipated English classic, will make its debut on the Paris stage next season, probably without him. His autumn performances take priority. What else? Béjart night? Swan Lake? The gala tribute to Patrick Dupond? Manon? He doesn’t know yet. “For me, the Opera isn’t an end in itself. I’ve told the directors and they understand that my freedom is always going to be the priority now. I want to be happy, create and feel free. That’s the only thing I need. If I get it, I will dance. If we can’t agree, I won’t stay at the Opera,” the dancer says, adding: “For too many years, I listened to what they said, but I didn’t listen to what was inside me. Today, I know fundamentally what I want.” A hint of revenge? He doesn’t see it like that. “I have to do the things I believe in, otherwise I won’t perform well, the audience would be disappointed and that would be awful for me.” Period.

From Sicily to classical dance.

François Alu was born in Saint-Doulchard (France) in 1993. His dad is Italian, a Sicilian, and gave him his temperament. His career was predestined by the maternal side, his mother being a dancer. At that time, Christine Henry led the Dance Academy in Fussy, where François took his first steps. The pas de chat came later, in 2004 at the Paris Opera dance school, about which he has mixed feelings. “It was hard: I hated being separated from my parents, living away from home and the academic part. The best times were the dance lessons, but I was also quite frustrated as the teacher told us to leave at the end of the lesson and I wanted to keep dancing,” François remembers. He also faced another problem: his athletic physique. “All my reports said ‘must slim down’ and that gave me eating disorders. It was more that I had to get taller as I had very little fat, just 8–10%. I was always bothered by my legs, I thought that they were too muscly. Now I don’t care. Appearances are important to convey the messages, but the technique always matters most.”

“At the Opera, rigour and discipline are quite strong. There’s an inflexibility in both body and mind. We’re in the 21st century and if we want to attract a new audience, it’s not by teaching Cunningham that we’re going to get there.”

Whilst his classmates softened their adagio lines and adjusted their cou-de-pied, he was ready to turn in all directions and even on his head. He’s now convinced that hip hop and stunt work at the dance school would be more beneficial to students than the Merce Cunningham class: “At the Opera, rigour and discipline are quite strong. There’s an inflexibility in both body and mind. We’re in the 21st century and if we want to attract a new audience, it’s not by teaching Cunningham that we’re going to get there.”

Unlike Patrick Dupond, who he sees as an inspiration, the example to follow but never copy, Alu was an obedient boy at school. Well behaved and a loner. The worse thing he did was turning four times instead of the two requested. He still does. “I’m often criticized for changing the choreography but that’s not true. I just push the envelope!” he explains, saying that he likes to ‘collaborate’ but extols freedom of interpretation. When joining the Opera company in 2010, this ambitious 17 year old thought: finally, I’m free. He has sat all the grades of the annual competitive exam: leaping ahead but at the institution’s pace, which is still too slow for him. “More time wasted, the same walls to break down.”

François Alu also seeks freedom in his work with choreographers. His best choreographer must be himself, no? But William Forsythe was still a positive experience to live and dance. “It moves and isn’t stiff!” (François whistles something by James Blake). “His way of working is very stimulating, rewarding. I’ve never been as concentrated in my life as at those moments, when we worked on Blake Works I. He pushes his performers a lot, is always very optimistic and gives a lot of energy.” Do you know what dance is, he asks me and immediately answers his own question with the words of Forsythe: “It’s not point A or point B, that’s called a photo. But it’s all the variations of the image that you can have between those two points. That’s the most interesting.”

Alu’s dancing has gone through various changes, from Sallie Gardner to galop. But physically, he’s no longer the untamed beast that he was at 18. “When I was younger, I had more energy, my joints were less damaged. I’m now 28, we’ll see how long I can keep dancing. I have lots of other projects and want to learn other things and do other things.” Shall we meet again in ten years? “In space!” François laughs. “Honestly, I’m not sure that humanity will still be here in ten years, which is both sad and brilliant. I say to myself: make the most of it, do the things you enjoy because that might not last. I like it when the people around me are happy so keep making them happy, keep being you. Always in movement because, as we say, ‘motion brings emotion’.”