Reece Clarke, “prince charmant” du Royal Ballet.

English below.

Par Maria Sideknikova.

En ce mois de mai, Reece Clarke célèbre le premier anniversaire de sa nomination en tant que Principal du Royal Ballet. Une année où son rêve est devenu réalité, marquée par une multitude de rôles, d’opportunités et de portes ouvertes, non seulement à Londres, mais également dans le reste du monde. Et bien d’autres à venir.

« Je n’oublierai jamais ce jour particulièrement émouvant », raconte Reece Clarke depuis son appartement de l’ouest de Londres, les souvenirs persistent avec la même intensité que s’il les avait vécus hier. Contrairement à l’Opéra de Paris, où les nominations sont annoncées publiquement sur scène après les représentations, celles du Royal Ballet se déroulent en coulisses, souvent dans le bureau du directeur, bien qu’elles demeurent imprévisibles, tout comme à Paris. Reece avait pris rendez-vous avec Kevin o’Hare pour discuter de certains projets artistiques et, à la fin de leur entrevue, le directeur lui a annoncé la nouvelle : « Cette annonce m’a transporté. J’ai l’impression d’avoir poursuivi cet objectif et de l’avoir enfin atteint ».

D’Airdrie à Londres.

Le chemin fut long. Reece est originaire d’Airdrie, une petite ville d’Écosse située entre Glasgow et Édimbourg. La ville est passée inaperçue dans le monde du ballet jusqu’à ce que les frères Clarke commencent à faire parler d’eux. Reece est le plus jeune des quatre frères, et a soufflé sa 28ème bougie cette année. Enfants, ils débordaient d’énergie. Tous les moyens étaient bons pour les canaliser : le football, le tennis, le cyclisme… et la danse. Un groupe de garçons dans un cours exclusivement réservé aux filles faisait déjà sensation, mais ils se sont également avérés exceptionnellement doués. Un professeur recommande de les inscrire à un cours hebdomadaire supplémentaire à Glasgow, un autre les pousse à quitter Glasgow pour Londres. Peu à peu, les frères rejoignent l’un après l’autre la Royal Ballet School.  

« J’étais si chanceux. J’ai pu assister à leurs représentations et les voir faire tous ces grands sauts et toutes ces figures sur scène », raconte Reece. D’une certaine manière, c’était plus facile pour moi parce que je pouvais les admirer ». Une fois au Royal Ballet, il s’est retrouvé en famille – littéralement – mais aussi auprès de ses idoles, suivant des cours côte à côte et marchant à leurs côtés. Carlos Acosta en faisait partie. Lorsqu’il était étudiant, Reece a lu son livre, regardé toutes ses vidéos YouTube et ses représentations. Un jour, il est monté dans le même ascenseur, Carlos a souri gentiment et lui a dit quelque chose comme « Salut, comment ça va ? ». « Un moment exceptionnel », s’amuse Reece. Aujourd’hui, alors que les trois frères ont mis un terme à leur carrière de danseur et qu’Acosta a pris sa retraite, c’est à son tour d’encourager et de motiver.

« Les princes sont parfaits pour moi ».

De par son physique, Reece Clarke est un danseur de ballet exemplaire, un « danseur noble » comme on disait autrefois. Grand, doté d’une technique assurée, d’une gestuelle ample, il possède un sens aigu de ses partenaires et de la scène. Il est aussi beau. Un vrai prince charmant, pour tout avouer. Roméo (Roméo et Juliette), Florimond (La Belle au bois dormant), le Prince (Casse-Noisette), Siegfried (Le Lac des Cygnes), Albrecht (Giselle), etc. « J’aime les incarner, sourit Reece. Au départ, lorsque j’étais étudiant, j’étais focalisé sur la technique, je travaillais sur mon nombre de pirouettes, sur les positions, sur l’aspect technique, et donc pour moi, incarner des princes était parfait, il me fallait un défi à relever. Ensuite est venu le côté artistique. C’était la meilleure voie pour moi ». 

Pourtant, en début de carrière, même les princes savent ce que c’est d’attendre dans les coulisses, de patienter jusqu’à avoir leur chance, qui a toujours été synonyme de malchance pour d’autres. Pour certains artistes, il s’agit d’un véritable défi, assorti d’une bonne dose de déception. Quant à Reece, il semblerait que rien ne puisse le décevoir ou le décourager, il a su tout prendre à bras-le-corps et relever les défis avec une détermination inébranlable. Rester en coulisses et jouer les remplaçants ? Aucun problème, il adore observer. « C’est ce qui m’a inspiré. J’ai eu beaucoup de chance, pendant ma première et ma deuxième année dans la compagnie, de pouvoir doubler les rôles les plus importants alors que je n’étais que dans le corps de ballet. Je n’étais qu’une doublure, mais si un incident survenait avec le premier rôle masculin, je montais sur scène pour le remplacer, se souvient le danseur. Au début, je n’étais pas préparé aux grands rôles, c’était terrible pour moi, j’avais les nerfs à vif… » 

Son esprit de compétition, qui l’anime depuis l’enfance, lui permet de braver les obstacles et de persévérer jusqu’à atteindre ses objectifs. Reece Clarke a dansé les Variations symphoniques de Frederic Ashton, largement considérées comme l’une des pièces les plus difficiles du ballet, à l’âge de dix-neuf ans. « J’ai dansé très tôt avec Marianela Nunez. Elle était, au même titre qu’Acosta, une personne que j’admirais, et cette expérience a été cruciale pour moi en tant que jeune danseur », admet Reece. Vient ensuite Manon de Kenneth MacMillan, Chevalier des Grieux, avec Lauren Cuthbertson dans le rôle de Manon, autre grand classique du Royal Ballet. « Aujourd’hui encore, je dois dire que c’est mon ballet préféré. Le voyage à travers lequel ce ballet vous transporte est incroyable, la musique, l’histoire, je pense qu’il brise le cœur du public. En ce qui me concerne, il m’a brisé le cœur à chaque fois que je l’ai dansé ». 

Albrecht ou Roméo au quotidien.

Plus récemment, il a dansé Albrecht dans Giselle, mais avant cela, il a endossé le rôle d’Onéguine. « C’est arrivé à un moment de ma carrière où je ne m’y attendais pas, je me sentais un peu jeune avant de commencer les répétitions pour ce rôle », se souvient Reece. L’expérience de Natalia Ossipova, Principal emblématique du Royal Ballet, dans le rôle de Tatiana, a également été une surprise pour lui. Connaissant par cœur non seulement la chorégraphie de John Cranko, mais aussi le texte du roman de Pouchkine qu’elle avait étudié à l’école, Natalia Ossipova lui a transmis son amour passionné pour cette histoire. « Je pense que sur le papier, si on nous compare tous les deux, on ne pense pas vraiment que ça va marcher ; nos styles et nos interprétations sont différents », explique Reece, « mais nous nous entendons tellement bien et c’est une artiste si généreuse et stupéfiante. Son énergie, son style et sa singularité sont tout bonnement incroyables. Elle est passionnée et professionnelle dans chaque rôle. Dès qu’elle monte sur scène, que je sois nerveux ou hésitant, même pendant les répétitions, il me suffit de la regarder pour savoir exactement comment agir, comment me sentir. Je n’ai jamais dansé avec quelqu’un comme elle ». Ces débuts ont également été appréciés par les critiques et les amoureux du ballet qui, depuis lors, ont eu de nombreuses occasions de les voir ensemble sur scène, notamment dans Casse-Noisette, Le Lac des cygnes, La Belle au bois dormant et, aujourd’hui, dans Cendrillon. 

Paris a fait couler beaucoup d’encre quant à la pertinence du ballet classique, certains estimant que les personnages de contes de fées qu’il met en scène sont désuets et ennuyeux, recouverts de poussière et trop dépassés pour être dansés. Qu’en pense-t-on de l’autre côté de la Manche ? « Pour moi, le ballet classique est toujours d’actualité, répond Reece, comme en témoigne le public qui a répondu présent au sortir du confinement. Certains ballets peuvent sembler désuets, les rôles peuvent paraître ennuyeux. Mais une chose est sûre : ces ballets peuvent vous mettre au défi. Qui plus est, il faut respecter les générations de chorégraphes et de danseurs qui nous ont précédés. Nous pouvons le faire à notre manière, en les rendant authentiques, en les incarnant à notre façon, en les gardant en quelque sorte actuels et pertinents. C’est ce que je crois. Tels de petits fragments d’Albrecht ou de Roméo dans la société de tous les jours ». 

Au-delà des classiques.

Si Reece penche naturellement pour le ballet classique, il témoigne aussi d’une profonde attirance pour le répertoire contemporain. Woolf Works, de Wayne McGregor, a participé à sa récente révélation et est l’un de ses rôles favoris cette saison. Ce ballet triptyque, inspiré de Virginia Woolf sur une musique originale de Max Richter, et Natalia Ossipova une nouvelle fois à ses côtés, ont confronté Reece à un nouveau défi. Comme toujours, son esprit de compétition prend les devants. « Je trouve le contemporain plus difficile, admet-il. Y trouver mes repères me demande un peu plus de temps ; chaque muscle me fait mal, mais une fois que je suis lancé, j’adore ça. Les gens ne s’attendent pas vraiment à me voir dans des œuvres contemporaines. Ça ne me dérange pas non plus, ça me permet de prouver que j’en suis capable, c’est une facette de moi au même titre que les autres ». Reece s’est montré enthousiaste à l’idée de collaborer avec des chorégraphes tels que Christopher Wheeldon, Crystal Pite et Alexei Ratmansky, pour n’en citer que quelques-uns.

Se montrer reconnaissant pour chaque jour passé dans une salle de danse, pour chaque réunion, chaque répétition, chaque représentation sur scène, aujourd’hui au Royal Opera et demain à Tokyo, voilà son mantra d’après-covid. « Le confinement a été pour moi un vrai moment de réflexion. Je me suis rendu compte à quel point j’étais reconnaissant, et à quel point ce métier et cette carrière étaient incroyables. Chaque fois que je suis dans l’enceinte de la Royal Opera House, chaque fois que je me produis sur scène. J’essaie réellement de prendre le temps de penser à ces choses-là. Au fait que nous puissions tous nous produire à nouveau, parce que pendant un moment on ne savait pas si ça continuerait. Depuis, je considère que voir le positif dans les petites choses de la vie est la voie à suivre pour ma carrière ».

Danser un jour à l’Opéra de Paris, ce serait un rêve.

À la vie comme à la scène, Reece Clarke donne l’air d’une personne aimable et bienveillante, sans défauts apparents : un vrai prince. Avant les représentations, il a l’habitude de se promener dans Covent Garden et de manger une glace (une sorte de routine anti-stress). Après les représentations, il discute, signe des autographes et se laisse volontiers photographier (« Je faisais la même chose quand j’étais petit. Je sais ce que ça signifie pour certains, donc je profite de ce moment pour les remercier à ma manière »). Le weekend, lorsqu’il est en repos, il va simplement marcher le long de la rivière avec son chien, et regarde des documentaires sur les coulisses de la vie des athlètes ; Reece tire toujours beaucoup de motivation et d’inspiration du sport. « Ça peut paraître un peu cliché, mais j’ai un peu l’impression de vivre un rêve en ce moment ». Quelque chose à ajouter ? « Pourquoi pas danser à l’Opéra de Paris, un jour… ».

Photographie par Vito Lotusso.

Reece Clarke, Prince Charming of the Royal Ballet.

This May Reece Clarke celebrates the first anniversary of his appointment as a Principal dancer of the Royal Ballet, the year after his dream come true, with so many roles, opportunities, and open doors not only in London, but over the world. And many others to come.

I will never forget that day, it was very emotional to me”, – tells Reece Clarke from his apartment in West London, and the memories still linger with the same intensity as if it had happened yesterday.  In contrast to the Paris Opera, where nominations are publicly announced on stage after performances, the Royal Ballet’s nominations take place privately behind the scenes, often within the director’s office, but remain unpredictable as in Paris. Reece scheduled a routine appointment with Kevin o’Hare to discuss some artistic plans and at the end of their meeting, the director broke the news to him: “To hear this just meant everything to me. It feels like I was walking towards this goal of mine and now I have achieved it”.

Jump from Airdrie to London.

The road led from afar. Reece hails from Airdrie, a small town in Scotland located between Glasgow and Edinburgh. This town had gone unnoticed in the ballet world until the Clarke brothers began to make their mark. There are four of them, Reece being the youngest, he blew out 28 candles this year. As children they were bursting with energy. To channel it all the methods were good – football, tennis, cycling …and dancing. A bunch of boys in exclusively girls’ class was already a kind of sensation, but they also proved to be exceptionally talented. One teacher advised to put them in an additional weekly class at Glasgow, another pushed them from Glasgow – to London. Gradually, one by one the brothers jointed the Royal Ballet School.  

« I was the luckiest. I got to watch them perform and see them do all these big jumps and tricks on stage, – tells Reece – Then I always remember leaving the theater practicing all those tricks. In some way, it was the easiest for me because I had them to look up to». Once in Royal Ballet, he found himself not only with the family – literally, but also with his idols taking classes side by side with them and walking by. Carlos Acosta was among them. As a student Reece has read his book, watched all his Youtube videos and performances. One day he entered the same elevator, smiling kindly and saying something like « hi, how is it going ». “Unreal moment”, – laughs Reece. Today, when all three brothers have stopped their dancing careers and even Acosta has retired, it is his turn now to encourage and motivate.

« Princes are just perfect for me ».

By its physique, Reece Clarke is an exemplary ballet dancer, a “danseur noble” how we used to say in the past. Tall, with a reliable technique, ample gesture, he has a keen sense of his partners and the stage. He is also quite handsome, a true Prince Charming, to put it simply. Romeo (Romeo and Juliet), Florimond (Sleeping Beauty), Prince (Nutcracker), Siegfried (Swan Lake), Albrecht (Giselle)… « I do love dance them – smiles the young Principal – Initially as a student I was drawn to the technical elements, working on how many pirouettes I can do, on positions, on the technical side, and so for me, dancing princes was perfect, I had to challenge myself.  After came the artistic side and for me it was the best path». 

But even princes in the beginning of their careers know what it is like to wait backstage, bidding their time until they get their chance, which always meant bad luck for someone else. For some artist this is quite a challenge with a heavy touch of deception. As for Reece, it seemed that nothing could disappoint or deter him, as he took everything in stride and faced challenges with unwavering determination. Remaining backstage as a substitute? No problem, he loved to watch. « I got inspiration from that. I was very lucky my first and second year in the company that I got to cover the higher roles when I was just in the corps de ballet. I was just there covering and if something happened with the male Principal, I was in the stage in the role, – remembers the dancer, – nevertheless in the beginning, I was not prepared for the big roles, it was awful to me, I had to deal with nerves… ». 

His competitive drive, which had been a part of him since childhood, enabled him to overcome obstacles and persist in his pursuits until he successfully achieved his objectives. Symphonic Variations by Frederic Ashton, widely regarded as one of the most challenging pieces of the ballet Olympe, Reece Clarke danced it being nineteen. « I danced with Marianela Nunez, very early on. She was like Acosta someone who I looked up to, it was very crucial for me as a young dancer”, – admits Reece. Next one was Manon of Kenneth MacMillan, Chevalier des Grieux, with Lauren Cuthbertson as Manon, another classic of the Royal Ballet. “Up today I have to say this is my favorite ballet to dance. The journey that this ballet takes you on is incredible, the music, the story I think it breaks the audience’s heart, but for me it has broken my heart each time I’ve danced it ». 

Albrecht or Romeo in everyday life.

More recently he danced Albrecht in Giselle, but prior to that he slipped into the role of Onegin. “It came at a time in my career when I didn’t expect it, I felt a little bit young before I started rehearsing for this role”, – remembers Reece. The experienced Natalia Ossipova, legendary Principal of The Royal Ballet as Tatiana, was another surprise for him. Knowing by heart not only John Cranko’s choreography, but also Pushkin’s novel text from school days, Ossipova infected him with her passionate love for this story.  “I think on a paper if you compare us both you don’t really think it’s going to work out, different style, different interpretations, – explains Reece, – but we get on so well and she’s such a generous and amazing artist. Her energy, her style and her uniqueness it is just incredible. How passionate and professional she is in every role. Each time she steps up on stage, if I am nervous or unsure even on rehearsals, if I just look at her,  I know exactly how to act, how to feel. I have not danced with anyone quite like her”. This debut was also appreciated by critics and balletomanes, who since have had many opportunities to see them together on stage in Nutcracker, Swan Lake, Sleeping Beauty and right now in Cinderella. 

There’s been a lot of talk in Paris about the relevance of classical ballet, with some saying that the fairy tale characters it portrays are antiquated and dull, buried under layers of dust and too outdated to dance. What do they think on the other side of La Manche? « For me classical ballet is still very much relevant today, – replies the Royal Ballet Principal, – You can see with the audiences that came flooding back right after the lock down. It is true, some ballets may feel dated, you may be bored of the role. But one thing – it can challenge you. And second – we can pay respect to these previous generations of choreographers and dancers. But we’re able to do it our way and make them real, portray them how we feel, keep them kind of current and relevant. I believe. Like little pieces of Albrecht or Romeo in everyday society”. 

Besides the classics.

While Reece’s natural inclination leans towards classical ballet, he also has a deep appreciation for the contemporary repertoire. Woolf Works by Wayne McGregor is part of his latest revelation and one of his favorite roles this season. Ballet triptych inspired by Virginia Woolf with an original music by Max Richter and Natalia Ossipova once again by his side made Reece cope with a new challenge. As always, his competitive spirit takes center stage. “The contemporary I find harder, – he admits – it takes me a bit longer to find my way in it; I feel all different kind of muscles, aching, but once I get into it, I love it. Many people might not expect me to do much of modern contemporary works. So, I like this as well that I can show that I can do this, it is a kind of side of me as well”. Reece has expressed interest in collaborating with choreographers such as Christopher Wheeldon, Crystal Pite, and Alexei Ratmansky, to name a few. 

Being grateful for every day in a dancing class, for every meeting, rehearsal, performance on stage, today in Royal Opera, tomorrow – in Tokyo – that is his post-covid mantra.  « Lockdown for me was really a time for reflection. I realized how grateful I’m and how amazing this profession and career are. Every time I’m in the Royal opera house building, every time I perform on stage. I really try to take time to think about these things. The fact that we’re all now able to go back and do that, because for a time we didn’t know if that was going to happen again, so I think finding positive things out of small things in life, in my career is the course to go”.

Dancing in Paris Opera one day would be a dream.

In life, as well as on stage, Reece Clarke gives the impression of a gentle, well-meaning character, no visible defaults like a real prince. Before the performance he uses to walk around Covent Garden area and eat an ice cream (a kind of anti-stress routine). After it – he talks, gives autographs and takes pictures as many as demanded (“I did this as well, when I was younger. So, I know how much this means to some people and I get this moment as my way of saying, thank you for coming off”). During the weekend when he is off, he just walks down the river with his dog and watches behind-the-scene documentaries about athletes, Reece still has a lot of motivation and inspiration from sport. “It might sound a bit cliche, but I feel like I’m kind of living the dream right now”. Something to add?  “May be dancing in Paris Opera one day…”.

Photography by Vito Lotusso.